Dancehall Story II

Tin lin liiin :"Ladies and gentlemen, welcome to Norman Manley International airport in Kingston. The weather is sunny. It's 28°C. We wish you a wonderful journey in Jamaica !"


Tu descends de l'avion. T'as chaud. Dans l'aéroport, tu hallucines, ya du reggae et du soca pour tes oreilles. Tu pourrais aller directement à ton hôtel mais non !!! C'est plus fort que toi : tu veux kiffer. Alors, tu demandes à la jeune et ravissante femme que tu vois à côté de toi : "Excuse me, where I can go for listening Ragga ?" Et là c'est le drame. Elle te répond : "Me no overstand ! Can the i twist Ragga fe niyamen ?*"

C'est quoi le ragga ?

Le dancehall prend ses racines dans le reggae. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que ce terme désignait à la base tout style de musique qui cartonnait en sound système. Ce n'est qu'il y a peu de temps qu'il est devenu le terme définissant un style de musique qu'on appelait d'antan le RAGGA.


D'antan, j'exagère un peu, il s'agit des années 80 qui ont vu l'émergence d'une nouvelle génération d'artistes : 
. Producteurs: Philip "Fatis" Burrell, Dave "Rude Boy" Kelly, Hugh "Redman" James...
. DJs: Bounty KillerMad CobraBuju Banton...
. Singas: BuccaneerCapleton, Shabba Ranks...

Au début des années 90, c'est l'explosion mondiale du genre avec la sortie des classiques : "Mr. Loverman" de Shabba Ranks, "Worker Man" de Patra (une femme !!) et bien sûr l'indémodable "Murder She Wrote" de Chaka Demus and Pliers. Ces morceaux caracolent en tête des charts américains et européens. On danse le butterfly jusqu'à plus soif sur tous les dancefloors mondiaux. 

      

Avec les années 2000, apparaissent de nouvelles stars comme Elephant Man et Sean Paul, qui ne vendent plus le style de musique mais leur style à eux. Sean Paul s'impose avec des titres comme "Get Busy", "Temperature" ou "Baby Boy" qui mettent tout le monde d'accord. Il impose aussi sa touche : sophistiqué et urbain Vs ces prédécesseurs qui gardaient la marque caraïbéenne. De plus, la danse est chorégraphiée et sylisée. On entre dans une nouvelle ère...


A la fin des années 2010, le dancehall n'est plus jamaicain mais mondial. On en trouve sur les albums d'artistes pop comme celui de Christina Aguilera avec le titre "Woohoo"  ou "Bump bump" de R. Kelly.

Aujourd'hui le dancehall évolue comme le Hip hop : absence totale d’authenticité suite à la disparition des mobiles de son existence. C'est le défilé des égos démesurés, avec ou sans talents. C'est à celui qui brassera le plus d'argent. Tous les moyens sont bons : sexe, violence, alcool, drogue ! (je vous fais grâce des faits divers concernant les singas jamaïcains...).
Le dancehall a commencé le compte à rebours avant son implosion. Profitez un max avant sa mort définitive.  Good dance !!

Allez, on prend l'avion direction Point-à-Pitre... Prochain article: le dancehall francophone ;)

* : Je ne comprends pas. Est ce que vous pouvez traduire Ragga en jamaicain ?

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